Françoise
Je suis l’aînée d’une famille d’agriculteur très modeste, où la religion n’avait pas grande importance. Ma mère était dépressive, plusieurs fois elle attentera à sa vie, mon père était violent et battait assez souvent ma mère. La vie était difficile à la maison, aucun confort et une atmosphère ténébreuse régnait au milieu de nous: mon père était sourcier et ma mère tirait les cartes. Dans ce climat hostile je dus très vite prendre sur moi-même, ma mère faisant des séjours à l’hôpital, j’étais dès l’âge de 9 ans déjà en charge de mon petit frère et de la maison : ménage, cuisine etc…
Dans les conflits familiaux mon père n’hésitait pas à prendre le fusil de chasse et menacer les uns, les autres de tirer.
C’était pour moi des frayeurs continuelles, je partais à l’école, la peur au ventre ne sachant pas ce que j’allais retrouver au retour. Il n’y avait pour moi aucun repos, personne à qui me confier.
L’éducation que j’ai reçue de la part de ma mère a faussée l’image du père et de l’homme en général. Ceci ayant été renforcé par des attouchements sexuels que j’ai subi parmi les fréquentations de mes parents et cela sans rien pouvoir dénoncer !
De ce fait mon caractère s’est endurci, je me suis isolée des autres, me créant une carapace pour me protéger.
Dans cette sombre atmosphère, en 1990, ma mère se met à changer totalement d’attitude, elle manifeste pour la première fois de la joie de vivre : elle chante et rit, exprime une forme de bonheur inattendue, dont la source nous était totalement inconnue.
Je lui demande alors d’où lui venait cette joie ?
Elle me répondit par une invitation à une réunion d’évangélisation. A l’issue de cette réunion, je n’avais toujours pas saisi le pourquoi de la chose et je restai sur mes positions. C’est lors d’une mission avec l’évangéliste Bill Thomas où ma mère m’avait invitée à l’occasion de son baptême, que je ressentis lors de l’appel, comme si c’était la dernière fois que Dieu frappait à la porte de mon cœur. J’ai alors été saisie d’une grande crainte, et je me suis empressée de m’avancer à l’appel du Seigneur. Même si ce jour là je n’avais pas tout compris, mon cœur s’était ouvert de nouveau pour Dieu. Et c’est 3 mois après cette journée, que je fus touchée par la grâce de Dieu dans mon cœur, lors d’un culte où je m’écroulai en pleurs, réalisant la noirceur de mon péché et l’amour gratuit de Dieu pour moi.
Cet évènement se reproduisit durant 2 mois, à chaque réunion de l’église. Moi qui ne savait pas ce que c’était que d’être aimée d’un père, ni même d’une mère, qui était toujours en quête de recevoir de leur part un peu de tendresse, j’ai compris, reçu et connu un Amour gratuit, sans retour, celui d’un Père parfait, du Dieu créateur, et d’un Sauveur bien aimé. Ma vie dès lors a été restaurée, transformée par cet Amour divin qui n’a cessé depuis de se manifester en moi et au travers de moi.