Le véritable appel chrétien

Le milieu chrétien évangélique actuel se trouve parfois confronté à des problèmes cruciaux : compétition de ministères, compétition dans le service pour Dieu dans les églises… On rencontre aussi le problème suivant : bien des chrétiens n’existent que par leur service ou par leurs projets ; on veut faire plus qu’on ne veut être. Tel veut à tout prix être un chanteur connu ou reconnu, tel autre veut être le prédicateur le plus remarqué, tel autre le pasteur dont l’église croît le plus numériquement parlant.
Toutes ces ambitions sont éloignées de l’esprit de l’évangile et le discréditent aux yeux d’un monde qui souffre sans le savoir de se trouver éloigné de Dieu.

En réalité, il existe des croyants qui, bien qu’ayant trouvé la vérité, ne vivent pas dans le repos que Dieu leur offre, ils continuent à courir après quelque chose. Certains vont de conventions en conventions, de réunions en réunions extraordinaires, etc…, afin d’obtenir une bénédiction que le Seigneur leur a en fait déjà acquise : la satisfaction intérieure.

Question : qu’est-ce qui provoque ce désarroi ? Ce sentiment de vide, parfois de déception quant à la vie chrétienne, alors que Jésus nous affirme être le donateur de la vie abondante ?

Le fait est que l’on peut vite perdre le sens de notre appel, la nature même de notre appel. Je ne suis pas appelé à être le meilleur prédicateur, ni le meilleur musicien ou chanteur en vogue dans le monde évangélique, ce n’est pas pour cela que Jésus m’a sauvé !

Le résumé de mon appel se trouve en Jean 15:16, où Jésus dit : «  Ce n’est pas vous qui m’avez choisi ; mais moi, je vous ai choisis, et je vous ai établis, afin que vous alliez, et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure, afin que ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne.  »

Quel est ce fruit que nous devons porter ? Ce texte a un sens plus large que seulement gagner des âmes à Christ. Il s’agit de la conformité à Christ. Porter du fruit, c’est ressembler à Jésus et « beaucoup de fruit » signifie une croissance continuelle dans la conformité, ressemblance à Christ.

C’est l’appel central de notre vie. Ce doit être le centre et le but de toutes nos activités, de notre style de vie, de nos relations, de tous nos dons et capacités reçues pour servir, sinon c’est vain.
Il me faut adopter ce style de vie, sinon je fatigue, me désespère, suis déçu car pas au cœur de la volonté de Dieu. Attention à ne pas manquer le plan de Dieu pour ma vie !

Peu importe tout ce que je fais, si je manque ce but : c’est vain.

Tout ce que je fais pour le Royaume de Dieu est mesuré par rapport à Christ en moi. Ne nous laissons pas impressionner. Dieu veut que nous soyons transformés à la ressemblance de Christ.

Lorsque les disciples ont été fascinés par le Temple, Jésus a dû prendre une « douche froide » d’entendre de tels propos plus dominés par l’esprit religieux que par une spiritualité de cœur. Ils s’attachaient à ce moment-là à un bâtiment plus qu’au cœur de ce que Jésus leur avait enseigné. A son tout, il va leur envoyer une douche froide, en leur disant : «  Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée.  » (Luc 21 :6).

Nous sommes parfois impressionnés par les grandes églises, par des programmes extraordinaires… ET LE TEMPLE QUE JE SUIS pour son Esprit ?

Jean 15:2,6 : «  Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit…Si quelqu’un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors, comme le sarment, et il sèche ; puis on ramasse les sarments, on les jette au feu, et ils brûlent.  » Le jugement commence par la maison de Dieu. Je dois me juger moi-même, considérer le temple que je suis. Tout ce qui n’est pas le reflet de Christ et ne conduit pas son peuple dans sa ressemblance est faux, corrompu et sera retranché, mis à nu et amené à la ruine et à la faillite dans nos vies.

N’ayons pas peur du travail d’émondage qui parfois s’opère en nous avec douleur par le Saint-Esprit car si nous ne le faisons pas, il le fait par amour pour nous mais cela peut être plus douloureux que si nous coopérions avec lui.

Si je coopère, Jésus peut agir puissamment en moi et mener un travail de purification rapide et efficace.

Romains 8:28 : «  Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.  » Voilà une réponse à tant de détresse et de découragement chez les chrétiens (vie de misère, triste mine au lieu d’une vie abondante remplie de joie, caractéristique du fruit de l’évangile).
Aujourd’hui, lorsqu’on lit les titres de certains livres dans les librairies chrétiennes, on trouve : comment vaincre la solitude, survivre à une dépression, trouver l’accomplissement de soi…). Une certaine psychologie prime, qui laisse beaucoup de place au moi et à la chair mais n’entraîne pas pour autant un épanouissement spirituel chez ceux qui les lisent.

Nous ne sommes pas appelés au succès, à être libéré de toute difficulté mais nous sommes appelés à porter du fruit à la ressemblance de Christ.

Pourquoi la pression du monde viendrait-elle dans l’Eglise ? Nous sommes appelés à être des chrétiens ordinaires et c’est déjà tout un programme.

Romains 8:29 «  Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier-né entre plusieurs frères.  » La vie de Jésus a tout entière été centrée sur sa consécration au Père, à faire la volonté du Père. Pour qui vivons-nous ?

Qu’est-ce que porter du fruit en pratique ? En résumant, cela revient à considérer comment nous traitons les gens. Nous accomplissons le but de notre vie quand nous commençons à aimer les autres comme Christ nous a aimés et c’est quand notre amour pour les autres augmente que notre ressemblance avec Christ s’accroît « Jean 15:9 : «  Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour  ». + UN AMOUR INCONDITIONNEL (= on ne regarde pas si le frère a un grand nez, les pieds plats ou celui qu’il faut regarder à la loupe tant il est petit…)

2 domaines où l’amour inconditionnel de Christ commence :

  1. Dans nos foyers

Comment je traite mon conjoint et mes enfants (temps, relation de qualité) et pour les célibataires comment je traite les autres chrétiens et mes proches.
Malachie 2 :13-15 « Voici encore ce que vous faites : Vous couvrez de larmes l’autel de l’Éternel, De pleurs et de gémissements, En sorte qu’il n’a plus égard aux offrandes Et qu’il ne peut rien agréer de vos mains. Et vous dites : Pourquoi ?… Parce que l’Éternel a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse, A laquelle tu es infidèle, Bien qu’elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. Nul n’a fait cela, avec un reste de bon sens. Un seul l’a fait, et pourquoi ? Parce qu’il cherchait la postérité que Dieu lui avait promise. Prenez donc garde en votre esprit, Et qu’aucun ne soit infidèle à la femme de sa jeunesse !  » La déconsidération du foyer par les religieux du temple a provoqué l’éloignement de Dieu par rapport à leur activité religieuse.
Mon conjoint répond-il de moi devant l’Eglise ?
La vie du foyer chrétien est le pinacle, le grand sommet de notre vie chrétienne, sinon tout va dans le décor.
Dans le mariage, il n’y a pas de diplôme pour couronner cette affaire, mais concessions, renoncement réciproque, cela se bâtit jour après jour dans le cadre d’une relation faite d’amour et de communication, au fond c’est le chemin de la croix en ce qu’on cède quotidiennement ses droits, du moins quand on veut vivre dans la conformité de Christ.

  1. Dans la manière dont je traite les frères et sœurs et les non-chrétiens

Etre Semblable à Christ, c’est reconnaître Jésus chez les autres (« je vois en toi la gloire de mon Roi », dit le cantique). C’est avoir un cœur aimant à fond lorsque je rencontre un frère, une sœur en Christ, lorsque je suis présent au rassemblement des saints.
Aimer sans attendre rien en retour nous garantira le bonheur. Dans le dessein de croissance de Dieu pour nous = c’est un ordre que d’agir ainsi et c’est là le fruit à porter.

Jean 17:26 «  que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux, et que moi, je sois en eux  » , prie Jésus. Le Saint-Esprit produit cette œuvre en nous et nous pouvons aussi aimer les non chrétiens (Jean 16 :13-15 : «  Quand le consolateur sera venu, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir. Il me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera. Tout ce que le Père a est à moi ; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend de ce qui est à moi, et qu’il vous l’annoncera.  »).
Le Saint-Esprit rassemble la manière dont Jésus aime les hommes et l’inscrit en nous. Quel potentiel ! Soupirons après cela !

Conclusion : Les gens les plus utiles dans l’Eglise sont ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre (pas seulement pour faire des choses époustouflantes afin d’être vu et entendu), et voir les besoins des gens blessés et les écouter. Passer du temps pour tous et non passer outre comme le pharisien ou le lévite.

1 Jean 3:17 «  Si quelqu’un possède les biens du monde, qu’il voie son frère dans le besoin et qu’il lui ferme son cœur, comment l’amour de Dieu demeurera t-il en lui ?  ». J’ajouterais qu’on peut posséder une vie spirituelle pleine de vitalité et fermer son cœur aux autres ou prodiguer des recettes toutes faites, prêtes à l’emploi mais sans mettre son cœur dans cette affaire et le frère, la sœur ou le non-chrétien reste avec ses blessures, sa souffrance, son attente. Parfois, on peut être centré sur nos projets (il faut que cela se fasse !) au détriment des autres. Mais ressembler à Christ, c’est parfois abandonner mon projet pour secourir quelqu’un (Christ à Gadara, traversant le lac pour libérer un homme tourmenté).

Finissons-en avec l’Eglise-spectacle et occupons-nous des véritables besoins des hommes et des femmes, chrétiens ou non, qui nous entourent. Leur besoin fondamental est de rencontrer Jésus-Christ dans leur vie et d’être guéri, libéré par lui et de vivre la vie abondante et satisfaisante qu’il offre.

Appel : quelle est ma souffrance, ma déception ? Est-ce que je n’ai pas le sentiment de courir et de toujours courir une course effrénée pour être vu et entendu, pour être le meilleur, pour faire, faire, toujours faire et finalement défaire ! Où en suis-je et même où suis-je ? Quelle est mon identité en Christ ? Suis-je dans le repos que me promet Jésus ? Dans la vie abondante que me propose Jésus ? Dans la satisfaction d’une vie chrétienne ordinaire mais épanouie ?
Pour cela, il me faut revenir au cœur de l’appel de Dieu, de ma vocation céleste en Jésus-Christ, qui est d’être transformé à sa ressemblance, de vivre en conformité avec lui ; Sans quoi, je manque le but et tout ce que je peux faire va être vain.
Il se peut que je passe par un émondage opéré par le Saint-Esprit, il ne faut pas être dans l’amertume à cause de cela, c’est une grâce particulière qui nous est faite, laissons-nous sculpter car s’il en est ainsi, c’est que notre volonté était rebelle et il en fallait une plus grande que la nôtre pour lui résister mais le résultat est censé être beau si nous coopérons.