Le fruit de l’Esprit

Introduction : Jean 15/1-2,4-5 : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. »
2Corinthiens 3/18 : « Nous tous dont le visage découvert reflète la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, par l’Esprit du Seigneur ».

Paul nous montre que notre transformation est progressive, elle est l’œuvre du ministère du Saint-Esprit habitant et agissant en nous, c’est la gloire de Dieu rayonnant de plus en plus en nous.
Jésus nous montre au verset 2, au sens grec du terme employé, que le sarment qui se réclame de lui, affirmant être un disciple, porte du fruit sans nécessairement être un vrai disciple.

Mais le degré au-dessus, c’est celui chez qui la vie de Christ est reproduite comme 2 Corinthiens 3:18 l’indique et celui-là « demeure » en Christ, c’est plus fort.
Qu’est-ce que demeurer en Christ ?

– C’est accepter Jésus comme sauveur

Jean 6/54,56 «  Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour…Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi, et je demeure en lui  »

– continuer à croire, persévérer dans la foi «  Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples  » (Jean 8/31) ; «  ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres ; car s’ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu’il soit manifeste qu’ils n’étaient pas des nôtres…Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le fils et dans le Père.  » (1 Jean 2/19)

– garder les commandements de Dieu et demeurer dans son amour «  Comme le Père m’a aimé, je vous ai aussi aimés. Demeure dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé les commandements de mon Père, et que je demeure dans son amour  » (Jean 15/9-10).

Cette vie continuelle en Christ permet la marche dans l’Esprit —) Galates 5/22-23 : «  Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n’est pas contre ces choses.  »

Le fruit de l’Esprit est sans aucun doute le véritable antidote contre l’esclavage. La liberté de l’Esprit, celle que le fait de vivre par lui et en lui accorde, produit le fruit libérateur de l’Esprit. Or, dans le contexte de Galates 5, Paul mettait en garde les croyants contre le danger de voir cette liberté être convertie en licence (mauvaises mœurs).

En fait, il demandait aux Galates de ne pas utiliser leur liberté comme « base d’opération » pour permettre au péché de gagner du terrain, sous prétexte que nous sommes sous la grâce.
C’est pour l’amour que la liberté nous a été donnée, pas pour être esclave de la loi ou de la chair. En fait, l’amour résume la loi par une seule parole : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

« marchez dans l’Esprit » est à traduire « continuez de marcher dans l’Esprit », c’est-à-dire dans la dépendance de l’Esprit, qui habite en nous, afin d’être guidé et investi de la puissance nécessaire pour vivre la vie chrétienne.
L’Esprit n’agit pas de façon automatique chez le croyant, il attend que nous soyons prêt à dépendre de lui.
C’est de cette marche continuelle dans l’Esprit que dépend notre victoire sur les œuvres de la chair.

I – LES ŒUVRES DE LA CHAIR :

Paul dit qu’elles sont évidentes et peuvent être groupées en 4 catégories :

1. 3 péchés d’ordre sexuel

  •  la débauche (porneia) souvent traduit « fornication » et d’où vient le terme pornographie. Ce mot se rapporte à toutes les formes de relations sexuelles illicites (relations avant le mariage, adultère…),
  •  l’impureté (akatharsia) = terme général désignant la souillure morale de la pensée, de la parole et des actions (cf Ephésiens 5/3-4).
  •  le dérèglement (aselgeia) constitue la manifestation ouverte, éhontée et effrontée de ces péchés (cf 2Corinthiens 12/21 ; Romains 13/13).

2. 2 péchés d’ordre religieux

  •  l’idolâtrie = non seulement l’adoration des dieux païens et des idoles, mais actes sexuels liés à cela, à quoi s’ajoutent toutes les formes moins grossières et plus subtiles
  •  la magie (pharmakeia) d’où vient le mot pharmacie = désigne le recours à la drogue lors des cultes d’adoration à des puissances diaboliques. Ce vice sera très répandu lors de la Grande Tribulation (Apocalypse 9/21 ;18/23).

3. 8 péchés à caractère social

  • les rivalités (echtrai) = sentiment d’inimitié entre groupes,
  • les querelles (eris) découlent directement des rivalités,
  • les jalousies (zelos) dues à l’égocentrisme,
  • les animosités (thymoi) = excès de colère, expression ultime d’une jalousie qui couve,
  • les disputes (eritheiai) = attitude de valorisation de soi aux dépenses des autres (cf Philippiens 2 :3).
  • les divisions (dichostasiai) et les sectes (haireseis), résultats des querelles relatives à des différences d’opinion ou à des différences de personnalités.
  • l’envie (phthonoi) = sentiment mauvais, désir pécheur de posséder ce qui appartient à l’autre. Ce péché provoque souvent la rupture des relations au sein des foyers, des églises et de la société.

L’apôtre avertit que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas du royaume de Dieu.

II – DESCRIPTION DU FRUIT DE L’ESPRIT

Il est au singulier car ces qualités forment un tout, c’est la vie de Christ manifestée chez le croyant. Il évoque la manière dont le croyant est transformé à l’image de Christ ( 2Corinthiens 3/18 ; Philippiens 1/21).

1. habitudes de l’esprit qui trouvent son origine en Dieu

  • amour (agapê) = c’est le fondement des autres grâces. Dieu est amour et il aime le monde. C’est un amour désintéressé par lequel Christ s’est sacrifié en mourant pour les pécheurs. Le croyant contrôlé par l’Esprit manifestera cette qualité.
  • joie (chara) = réjouissance intérieure profonde et constante promise à ceux qui demeurent en Christ (Jean 15/11). Elle ne dépend pas des circonstances mais repose sur le fait que Dieu est souverain.
  • paix (eirenê) = repos et quiétude intérieure que le croyant connaît même face à l’adversité, elle défie l’entendement (Philippiens 4/7).

2. 2ème triade, fortifiée par l’amour

  • patience (makhrothymia) = qualité qui consiste à supporter la provocation (2 Corinthiens 6/6, Colossiens 1/11 ;3/12), sans entretenir de pensée vengeresse,
  • bonté (chretotes) = bienveillance en action, telle que Dieu l’a démontrée envers les hommes.
  • bienveillance (agathosyne) = justesse de l’âme et action par laquelle on témoigne de l’amour aux autres, même lorsque ceux-ci ne le méritent pas.

3. Lignes directrices de la conduite du croyant rempli de l’Esprit

  • foi (pistis) = qualité qui rend une personne digne de confiance ou fiable, tout comme le fidèle serviteur en Luc 16/10-12.
  • douceur (parutes) = marque de celui qui est soumis à la Parole de Dieu (Jacques 1 :21) et qui est plein d’égards envers ceux qui ont besoin d’être disciplinés (Galates 6/1).
  • maîtrise de soi ou tempérance (enkrateia= = contrôle de soi, lié au rejet des impulsions de la chair.

CONCLUSION : porter ce fruit abondant constituera une marque de croissance spirituelle, qui est aussi le label du véritable disciple du Seigneur.