La prière et la piété
Introduction : Dans notre siècle trépidant, il manque parfois une place à la vie de prière personnelle et son implication évidente sur la vie de prière collective.
Le fondateur de l’œuvre d’évangélisation « Opération Mobilisation » s’étonnait du manque de prière en Europe et en Amérique du Nord.
Un auteur nommé D.A. CARSON déclarait : « La négligence dans la prière qui caractérise une grande partie de l’Eglise occidentale est à la fois surprenante et décourageante. Elle surprend parce qu’elle ne s’accorde pas avec la Bible qui dépeint ce que la vie chrétienne doit être ; elle décourage parce qu’elle coexiste fréquemment avec un grand déploiement d’activité chrétienne qui semble creuse, frivole et superficielle ».
Quelqu’un constatait :
- des années 50 à 70, il y a eu une semence phénoménale dans la prière,
- des années 70 à 90, il y a eu une récolte, une croissance d’église
- des années 90 à 2005 : En France, on a assisté à une stagnation alors que partout ailleurs, se produisent des conversions sans précédent.
Que nous manque t-il pour que la prière trouve son lieu et soit suivie d’une intervention divine ?
I – UN RETOUR A LA PIÉTÉ ASSOCIÉE A LA PRIÈRE
La piété est un état d’esprit. C’est l’état d’esprit de quelqu’un qui aime vraiment le Seigneur et lui est entièrement consacré. Dans cet état d’esprit, se cache la crainte de Dieu. C’est l’état d’esprit qui a animé ceux qui nous ont précédé dans la foi et ont envoyé des centaines de missionnaires partout dans le monde.
“ Puis je dis : Ce que vous faites n’est pas bien. Ne devriez-vous pas marcher dans la crainte de notre Dieu, pour n’être pas insultés par les nations nos ennemies ? “(Néhémie 5/9).
Une attitude de vraie piété produira toujours un témoignage digne de Dieu et ne prêtera pas à une critique bien fondée de la part des incroyants.
“ Ayant donc de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l’esprit, en achevant notre sanctification dans la crainte de Dieu “. (2Corinthiens 7/1).
Dans le livre des Actes, même les païens étaient saisis par la crainte de Dieu en voyant la piété des croyants et les miracles qui accompagnaient la prédication de la Parole.
La piété nous maintient dans la crainte de Dieu, dans l’émerveillement de Dieu, dans le sérieux vis- à vis de Dieu. La piété est un état de consécration qui met à mort la légèreté et l’hypocrisie.
Cette piété permet d’aimer le Seigneur de tout notre cœur et elle rend la prière facile, on dira qu’elle la « booste ».
Posséder cette piété permet à nos lèvres, lorsqu’elles prient, d’être en accord avec notre cœur.
Jésus a reproché aux Religieux de son temps d’être hypocrites et d’être des mécaniques de prière, il a cité le Prophète Esaïe, à qui Dieu avait donné de faire un reproche au peuple d’Israël, 7 Siècles auparavant : “ Le Seigneur dit : Quand ce peuple s’approche de moi, Il m’honore de la bouche et des lèvres ; Mais son cœur est éloigné de moi, Et la crainte qu’il a de moi n’est qu’un précepte de tradition humaine .” (Esaïe 29/13).
Sans cette crainte de Dieu, la prière devient vite une coquille vide, des paroles en l’air.
Aujourd’hui, l’Eglise se conforme au monde, elle est trop pressée, trop affairée, trop agitée, de sorte qu’on :
- chante sans chanter avec son cœur et en Esprit,
- prie sans prier vraiment (on devient vite un moulin à prières),
- ne cherche pas Dieu, mais on attaque tout de suite, à notre façon et selon notre style, la réunion de prières, comme s’il fallait « meubler »,
- a la musique sans une véritable louange,
- fréquente l’Eglise mais par habitude et on est content de revenir chez soi dès que l’action de grâces finale est terminée.
Le christianisme touche nos mains, nos pieds, notre position corporelle, notre argent, notre voix mais pas nos affections, nos désirs, notre zèle, pour nous rendre sérieux avec Dieu, fervents d’esprit, pour nous permettre de faire parfois silence et de permettre à Dieu de nous atteindre et de nous parler et ainsi devenir des adorateurs dans sa Présence.
Parfois, on écoute la prédication comme si on était au théâtre ou bien au cinéma ou dans un cours mais la piété permet d’entendre à travers la prédication ce que Dieu dit et de le mettre en pratique, afin de glorifier Dieu :
“ Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, soit que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu. ” (1Corinthiens 10/31).
“ Mettez en pratique la parole, et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements. Car, si quelqu’un écoute la parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel, et qui, après s’être regardé, s’en va, et oublie aussitôt quel il était. ” (Jacques 1/23-24).
Dans le Ciel, la piété sera au rendez-vous, ce qui prouve qu’elle est appréciée par Dieu : “ Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont remplis d’yeux tout autour et au dedans. Ils ne cessent de dire jour et nuit : Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout Puissant, qui était, qui est, et qui vient ! ” (Apocalypse 4/8).
II – CETTE PIÉTÉ DOIT DÉBOUCHER SUR UNE VIE DE PRIÈRE PERSONNELLE
Si nous voulons voir des miracles, prions ! Dans les Actes, nous voyons l’Eglise primitive prier avec ferveur et assister à des miracles puissants, à un grand nombre de conversions.
Aujourd’hui, au siècle des automatismes, on croit que l’on va obtenir de Dieu des choses sans que cela nous coûte un peu, comme si Dieu était un robot ou un « tiroir-caisse ». Or, Dieu n’est pas pressé de la même manière que nous et il entend nous apprendre à rechercher sa face et ainsi à écouter sa voix et à suivre sa direction.
Il s’agit là d’un aspect délaissé par les chrétiens trop pressés d’aujourd’hui et une approche éloignée de la piété à laquelle nous appelle le Seigneur.
L’Eglise primitive connaissait cette dimension et tous ceux qui nous ont précédé dans la foi et dans les traces desquels nous devrions marcher ont su apprécier à sa juste mesure la recherche de la présence de leur Dieu souverain et maître.
De nos jours, les chrétiens Coréens et Chinois sont des exemples à suivre dans ce domaine ; en tout état de cause, leurs églises sont en pleine croissance et le nombre de leurs missionnaires sans cesse croissant.
Le succès dans l’évangélisation de nos contemporains dépend très largement de notre piété et du temps que nous saurons consacrer à la prière et à l’intercession pour un monde perdu. Sans prière, nos méthodes d’évangélisation quelles qu’elles soient sont vouées à l’échec.
” Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire ” (Jean 15/5).
Nous devons avoir ce rendez-vous quotidien avec Jésus, passer une heure avec lui. Jésus a reproché à ses disciples, à Gethsémané, de ne pas même être capables de passer une heure en sa compagnie : « Et il vint vers les disciples, qu’il trouva endormis, et il dit à Pierre : Simon, tu dors ! Tu n’as pu veiller une heure ! » (Marc 14/37).
“ Mais quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, et prie ton Père qui est là dans le lieu secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra ” (Matthieu 6/6).
Il est important de rencontrer le Seigneur dans un lieu qui nous va bien et qui est celui où l’on peut être intime avec Lui, il nous faut aussi fermer la porte et nous enfermer avec lui (fermer les portables, TV, décrocher le téléphone, etc… et faire ainsi comme France Gall nous le conseille dans sa chanson « Débranche tout »).
Certains diront « mais j’ai du mal à prier car j’ai l’impression de prier le mur » mais Jésus nous encourage en nous disant que le Père est là dans le lieu secret et il nous y voit et qu’il nous le rendra.
Le temps passé avec Jésus est un temps qui nous est restitué par le Seigneur, c’est d’abord un temps profitable mais jamais il ne nous laissera sans fruits.
Pensons au Psaume 1/1-3 et au calme qu’il respire : ” Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, Et qui la médite jour et nuit ! Il est comme un arbre planté près d’un courant d’eau, Qui donne son fruit en sa saison, Et dont le feuillage ne se flétrit point : Tout ce qu’il fait lui réussit. ” .
III – LA PIÉTÉ NOUS INCITERA A LA PRIÈRE COLLECTIVE
Certains diront « pourquoi aller à la réunion de prière, je prie seul et cela me suffit » ; toutefois, la Parole dit : ” Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail. ” (Ecclésiaste 4/9).
De plus, nous sommes des pierres vivantes destinées à former un édifice spirituel.
Plus comiquement, quelqu’un faisait remarquer la différence qu’il y a entre un moustique isolé et un nuage de moustiques qui nous courent après.
” Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple ” (Actes 2/46) Voilà le témoignage rendu par les premiers chrétiens, ils aimaient à se retrouver ensemble pour prier et exercer d’autres responsabilités spirituelles.
” Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières ” (Actes 2/42).
Les victoires ont lieu à l’heure de la prière !
CONCLUSION : le sérieux doit prévaloir dans notre vie chrétienne et notre vie d’église, ce sérieux n’a rien à voir avec une mine de six pieds de long. Il s’agit du sérieux d’une vie consacrée au Seigneur et qui se traduit par le temps passé avec lui et le fruit qui en découle. Frères et sœurs, apprenons les secrets de la vie de prière : ” L’amitié de l’Éternel est pour ceux qui le craignent, Et son alliance leur donne instruction ” (Psaumes 25/14).
Dans la prière, on reçoit les secrets de Dieu, son instruction, sa direction.
Rappelons-nous encore que ” la crainte de l’Eternel est le commencement de la sagesse ” (Psaume 111/10) ; or, l’Esprit que Dieu nous a donné est “ un esprit de force, d’amour et de sagesse ” ! (2Timothée 1/7).
” Exerce-toi à la piété ; car l’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout, ayant la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. ” (2Timothée 4/8).
” ayant l’apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. ” (2Timothée 3/5).
Il nous faut revenir sur le chemin d’une prière fervente qui monte vers le Trône de Grâce de Dieu, qui traverse le plafond.
Pour cela, il faut prouver à Dieu que notre cœur est proche de lui et que nos lèvres sont en accord avec ce cœur !
PASSONS DU TEMPS AVEC JÉSUS, CE N’EST PAS DU TEMPS PERDU