La communion fraternelle : le remède contre l’individualisme

De plus en plus, les gens de ce monde vivent avec le poids de la solitude. Comme tous les problèmes importants qui sont dans le monde, celui-ci revient comme un boomerang dans l’Eglise.
Nous chrétiens évangéliques recevons le salut individuel, ce qui est biblique, Christ étant mort pour chaque individu mais nous tombons dans le même péché que la société : l’individualisme. On finit par ne vivre que pour soi, on porte sur sa tête un casque lourd et on fonce devant soi tête baissé sans un regard autour de soi.

Ecclésiaste 4/9 «  Deux valent mieux qu’un et la corde à deux fils ne se rompt pas facilement  »

La Bible nous montre et l’expérience démontre que la communion fraternelle au sein de la communauté des croyants est un instrument de reconstruction, de guérison, d’épanouissement, de libération, d’expérience de l’amitié véritable.

Diognète à Clément (fin 1er Siècle) : « que signifie cette affection qu’ils se portent l’un à l’autre ? Comment se fait-il que cette nouvelle sorte d’hommes et cette nouvelle manière de vivre, soient entrés dans le monde maintenant et non auparavant. »

I – ALLER PLUS LOIN DANS LA COMMUNION FRATERNELLE : l’AMITIE FRATERNELLE

Jean 13/34 «  Je vous donne un commandement nouveau : Aimez-vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.  »

Un ordre : s’aimer les uns les autres
qualité de l’amour : comme Christ vous a aimés, de manière désintéressée, sans acception de personnes, sans distinction de personnes

Ce qui signifie pour nous : aimer sans attendre rien en retour, pas de préférences marquées, pas d’esprit de clan, sans porter de jugements de valeur immédiats sur l’autre (on se trompe si facilement sur les apparences).

Jean 13/35 «  A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres  » montre que cela constitue un témoignage comme cela l’était pour Diognète.

Actes 2/42 «  Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.  » Persévérance dans la communion fraternelle —) Agapes, convivialité

Jésus était l’ami des publicains et des pécheurs, il mangeait et buvait, se réjouissant avec eux, il les rencontrait dans leur quotidien et dans leur vie simple.

2Pierre 1/7 «  ajouter à la piété l’amitié fraternelle  » Si tu es seulement pieux, il te manque quelque chose : du concret : l’amitié fraternelle
Avec Jésus, c’est du concret : l’eau changé en vin, la multiplication des pains (pas des rouleaux de la Torah ou des synagogues), Jean avait grand besoin d’affection car il était souvent penché sur la poitrine de Jésus (c’était écouter les battements de cœur de l’amour de Dieu !), Jésus pleurant sur son ami Lazare mort, Jésus et son agonie à Gethsémané, Jésus sur la croix, la pierre roulée, ma vie changée, son amour qui m’épanouit et me donne l’assurance d’être dans sa main, tout cela est une réalité concrète.

II – ATTENTION AU FORMALISME ET AU LEGALISME

Quelqu’un me dira que nous avons besoin de davantage de jeûnes et de prières, certainement que nous devons progresser dans tous ces domaines comme dans bien d’autres d’ailleurs. Mais nous pratiquons tous ces fondements de la vie de l’Eglise, mais qu’en est-il de la communion fraternelle ? Quel impact a notre vie de piété, notre vie de prière voire de jeûne sur les autres ?

Nous risquons de tomber dans le formalisme évangélique (mécanique de prière, jeûne mécanique). Ma connaissance de Dieu doit marquer mon prochain.

Attention aux reproches que Dieu pourrait formuler : «  Je suis las de vos jeûnes et prières… « Mon âme hait vos nouvelles lunes et vos fêtes ; Elles me sont à charge ; Je suis las de les supporter  » (Esaïe 1/14). Israël était devenu formaliste, rigide. On dédaignait l’amour du prochain, on négligeait d’assister la veuve et l’orphelin…

Situations vues et vécues :

• avec un bon sourire commercial, on évangélise une personne, on se charge de cette personne, on la visite, on lui témoigne puis, en voyant qu’elle n’obtempère pas à l’appel du Seigneur, on laisse tomber la personne comme « une vieille chaussette ».
• Idem avec un chrétien qui n’a pas les mêmes conceptions de la vie chrétienne que nous (austère/monacale OU BIEN Joie/explosion : être à l’aise partout ?
• « Loin des yeux, loin du cœur »

«  L’ami aime en tout temps  » Proverbes 17/17

«  Celui qui souffre a droit à la compassion de son ami, même quand il abandonnerait la crainte du Tout-Puissant  » Job 6/14 Pourquoi rejetons-nous si facilement celui qui rétrograde, c’est-à-dire part en arrière.

Un verset spiritualisé à outrance «  Il est tel ami plus attaché qu’un frère  »(Proverbes 18/24).

Or, l’être humain est par nature un être relationnel (« il n’est pas bon que l’homme soit seul », dit la Genèse (2/18)). Il a besoin de s’épanouir dans cette dimension de la vie. Il a besoin de dialogue et pas essentiellement à teneur spirituelle ou de rigueur chrétienne mais aussi diversifiée, culturelle… nous souvenant que nous avons des émotions, une intelligence et même une sensibilité parfois artistique.

«  Ainsi donc, pendant que nous en avons l’occasion, pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi.  » (Galates 6/10).

Jonathan était l’ami de David et il l’a prouvé en choisissant de prendre fait et cause pour David contre son père Saül.

A l’opposé du formalisme : le bon samaritain s’est engagé envers l’autre, a pris du temps, n’a pas compté la dépense alors que les religieux étaient passés outre, parce qu’ils étaient trop occupés de leur routine religieuse. Il est bien trop facile de penser que tout se règle à coups de prières, de pseudo-cure d’âme, de prêchi-prêcha.
1Jean 3/18 : «  Petits enfants, n’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité « ou «  Mes enfants, ne nous payons pas de mots : il ne faut pas que notre amour consiste en quelques belles paroles ; s’il est véritable, il se traduit par des actes. Cela nous permet de reconnaître que nous sommes dans la voie de la vérité et nous pourrons nous sentir rassurés en présence de Dieu, même si notre cœur nous faisait des reproches.  » (transcription la Parole Vivante).

Jean parle d’engager notre vie pour le bien de nos frères.

3Jean 1/15 «  Salue les amis, chacun en particulier  » N’allons pas chercher l’amitié fraternelle en Papouasie ! C’est toujours plus facile que chez soi !

Ephésiens 4/15-16 «  …de cette manière, tous les membres contribuent ensemble, dans un esprit d’amour, à la croissance organique du corps qui s’élève comme un édifice  »

L’amour fraternel, l’amour mutuel permet la croissance de l’Eglise dans la maturité. Le terme « Frère » est utilisé 230 fois dans le Nouveau Testament.

L’amitié fraternelle, ce n’est pas juger les autres ni fouiner chez les autres quant à ce qu’ils pensent ou font qui ne correspond pas à ce que moi je pense ou à mes valeurs, mais plutôt à être à l’écoute et à comprendre pourquoi il en est ainsi.
L’exigence de Dieu : que nous nous aimions. L’amour est la clé et le pont qui me permet d’aller vers l’autre, qui amorce le dialogue et fait jaillir la spontanéité dans les relations et permet un épanouissement mutuel.

CONCLUSION : Il nous faut redécouvrir les dimensions de la famille de Dieu !