La célébration de la Sainte-Cène

1 Corinthiens 11:23-34 : «  Car j’ai reçu du Seigneur ce que je vous ai enseigné ; c’est que le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain, et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit : Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit : Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang ; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. C’est pourquoi celui qui mangera le pain ou boira la coupe du Seigneur indignement, sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange du pain et boive de la coupe ; car celui qui mange et boit sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit un jugement contre lui-même. C’est pour cela qu’il y a parmi vous beaucoup d’infirmes et de malades, et qu’un grand nombre sont morts. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu’un a faim, qu’il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour attirer un jugement sur vous. Je réglerai les autres choses quand je serai arrivé.  »

La Sainte Cène est :

1°) Un mémorial

Le Seigneur connaît nos problèmes de mémoire et sait que son sacrifice pour nous et toute l’œuvre accomplie au Calvaire doit nous être rappelée.
«  Faites ceci en mémoire de moi  » (Luc 22:19).
Actes 2 et d’autres passages des Actes comme Actes 20:7 nous montre que la Cène était célébrée par les premiers chrétiens, notamment le premier jour de la semaine.
Ce mémorial est désigné sous l’expression «  repas du Seigneur  » (1 Corinthiens 11:20), « la communion » (koinonia) = partage car nous sommes en Christ pas seulement individuellement mais en Corps. Ce terme se réfère à la fois à la communion verticale (avec Dieu) et horizontale (avec les autres croyants).
«  la fraction du pain  » (Actes 2:42) ; «  la table du Seigneur  » (1 Corinthiens 10:21).

La table est composée de signes visibles et représentatifs. Ces signes ou symboles ne sont pas le Seigneur (de même, si je montre la photo de mon épouse, mon épouse n’est pas la photo).

Le pain symbolise donc Christ livré pour nous en sacrifice et la coupe représente l’alliance en son sang.

La Cène est un moyen de grâce. La foi active du croyant a une grande importance pendant la commémoration de la Cène. En effet, au-delà des éléments, par la foi, nous nous nourrissons du Seigneur Jésus-Christ lui-même dans une intense communion, dans la mesure où notre foi est vivante et que notre cœur a faim de Dieu.
A noter qu’on peut manger sans faim et de même venir aux réunions sans un cœur affamé de Dieu.
La Cène dépasse l’aspect symbolique.
Charles Spurgeon exhortait son assemblée à se régaler de Christ, il disait « nourrissez-vous de lui dans vos cœurs par la foi », ce qui exprime bien la réalité spirituelle de la Cène.
Dans l’un de ses sermons, il dit « nous ne mangeons pas seulement de son pain, mais symboliquement nous nous régalons de Christ… Je crois en la présence réelle de Christ : je ne crois pas en sa présence charnelle, telle que l’enseigne Rome. Je crois dans la présence réelle pour le croyant : et cette réalité, bien plus spirituelle, n’en est pas le moins du monde particulièrement réelle ».

Zwingli : « Manger, c’est croire, et croire, c’est manger ».

La Cène est donc un mémorial qui fortifie les croyants en Christ et au sein de son Corps , l’Eglise. C’est l’un des moyens de grâce offerts par Dieu pour communier avec son peuple (à l’instar de la prédication, l’imposition des mains aux malades…).
C’est un mémorial où l’on rappelle le soir où Jésus fut livré par Judas et se livra lui-même «  le Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi  » (Galates 2:20). Elle nous rappelle le fondement de notre foi et tout ce que Christ a accompli sur la croix pour nous. C’est aussi un mémorial spirituel qui requiert la participation de nos pensées, de nos affections, de nos sentiments et de notre volonté. C’est un festin de joie plein d’intelligence et de consécration.
On ne peut donc pas y participer frivolement mais avec une crainte respectueuse, non pas en s’abstenant parce qu’on est abattu ou qu’on se sent coupable, mais en considérant sa vraie valeur.
Prendre la Cène dignement, c’est reconnaître que nous sommes pécheurs et sauvés par grâce, mais aussi que nous faisons partie d’un Corps et ainsi donc appelés à aimer nos frères et sœurs car celui qui n’aime pas ses frères et sœurs est dans les ténèbres, dit Jean.
Puissions-nous voir en chacun de nos frères, chacune de nos sœurs, un enfant de Dieu scellé par l’Esprit et marqué par le sang de Jésus.
A nous de nous examiner, de nous éprouver nous-même.
Zwingli : « Que je me souvienne de toi, et de ta cruelle agonie, de tout ton amour pour moi ; Oui, tant que me reste la vie, je me souviendrai de toi ».

2°) Une alliance

Les 4 récits de l’évangile font allusion au fait que la coupe représente l’alliance «  Buvez en tous ; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés  » (Matthieu 26:27-28).
« Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Luc 22:20).
La nouvelle alliance vient remplacer l’ancienne, jugée insuffisante et imparfaite.
L’alliance nous parle de notre engagement envers le Seigneur (sommes-nous réellement des disciples ou bien des chrétiens du dimanche, n’y a-t-il rien entre les deux ?). Dans l’Ancien Testament, l’alliance était un gage de loyauté : aujourd’hui , tant de chrétiens tournent le dos au Seigneur pour un oui ou un non et attristent son Esprit tout en affligeant son cœur de Père.
Cette loyauté passe par ne pas manger à la coupe des démons, c’est-à-dire n’adorer que Dieu et ne pas avoir des idoles dans notre cœur.
Enfin, c’est une alliance de joie et d’hospitalité envers le Seigneur qui nous habite par son Esprit et envers nos frères et sœurs (nous nous accueillons mutuellement).

3°) Une Communion fraternelle

Actes 2:42 montre que les chrétiens participaient à toutes les bénédictions liées à la communion fraternelle, la Cène en fait partie et en est indissociable.
Philippiens 2:1 «  s’il y a quelque union d’esprit  » C’est le partage fraternel de la Cène, entre ceux qui constituent l’Eglise (Ekklesia = les appelés hors de ce monde). L’Eglise est la rassemblement des saints (mis à part). A l’époque de Paul, un crieur parcourait la ville en tapant sur son tambour pour appeler à tel rassemblement qui se tenait à tel endroit. Le Saint-Esprit et la prédication de la Parole de Dieu sont le crieur public qui nous appelle à être spirituellement séparé de l’esprit de ce monde et à vivre hors du péché.
La Cène n’est pas une communion privée mais un partage de l’assemblée locale (exception : on peut porter la communion aux malades) ; elle a son lieu dans l’assemblée, en présence du pasteur et des anciens car la Bible lui associe aussi la discipline (la table du Seigneur ne peut être souillée).
La Cène incite à l’unité (1 Corinthiens 10:17 : «  Puisqu’il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps ; car nous participons tous à un même pain ».
Un Pasteur baptiste disait : « la cène se mange par ceux qui sont la chair de sa chair et les os de ses os par la communion du Saint-Esprit ».
« un homme replié sur lui-même forme vraiment un très petit paquet »

4°) Une espérance

La Cène est l’annonce du Retour du Seigneur, la célébration d’un repas pendant son absence physique, jusqu’à ce qu’il vienne, lors de son glorieux retour pour chercher son Eglise qu’il emmènera pour le festin des noces de l’Agneau où il nous sera de nouveau donné de boire le fruit de la vigne avec lui.
La célébration de la Cène permet de se réjouir par anticipation de ce glorieux événement et de l’attendre impatiemment, de nous nourrir de cette espérance jusqu’au jour béni où elle se concrétisera dans le glorieux avènement.

Conclusion :

La célébration de la cène est réservée aux croyants devenus des disciples du Seigneur en s’engageant envers lui à travers le baptême mais elle est aussi un appel aux pécheurs présents lors d’un culte à venir à lui à cause du sacrifice accompli pour eux avant que la porte de la grâce ne se referme et qu’il soit trop tard pour accepter l’invitation.
La Cène est une invitation à goûter la grâce de Dieu et son salut.

Enfin, puissions-nous renouveler de nobles sentiments envers le Seigneur, ceux que la Bible préconise, en nous attachant toujours plus à lui, ce qui nous donnera une faim avide de sa présence, renouvelant notre engagement ou le concrétisant pour la première fois.
Le temps est venu de nous consacrer avec ferveur à Celui qui donne un sens véritable à la vie de l’être humain car il est le PAIN DE VIE descendu du ciel.